Paroles d'outre-tombe [OK]

Auteur : Miss O'Neill

Ecrit le : Commencé le 19 janvier 2007 (1ère fic de l’année, ça s’arrose !) et terminé le 26 janvier, tôt dans la matinée !

Spoiler: Tout appartient à la MGM et à la Gekko corp, moi rien avoir sinon mes doux rêves de Doudou !

Genre : Drame mais toujours avec une pointe d’humour comme on aime dans SG1

Résumé: Un être est parti et il faut survivre à ça.

Note de l’auteur : Un p'tit hommage à Siress, Gjc, Miss Vaughn et Hito. Elles comprendront.

Paroles d’outre-tombe

Aucun son n’avait été prononcé durant tout le voyage jusqu’ici. Seul le murmure de la radio avait envahi l’espace, berçant les occupants du véhicule jusqu’à leur arrivée. Ils s’étaient installés en silence, organisant l’espace qu’ils allaient partager pour les prochains jours. Combien de temps ? Ils l’ignoraient mais là n’était pas leur soucis principal.
Le principal but de leur séjour ici était de revoir un sourire éclatant et deux perles bleus scintillantes sur le visage de leur amie. Elle tentait tant bien que mal depuis plusieurs jours de donner belle apparence notamment à la base mais maintenant qu’ils n’étaient plus qu’entre eux, les trois hommes espéraient qu’elle laisserait aller sa peine et poserait un temps son lourd fardeau.
Le voyage avait été éprouvant, ils étaient arrivés alors que le soleil se couchait sur l’horizon. Cependant, nul n’eut la force d’admirer mère nature dans toute sa splendeur et ils se contentèrent de dîner avant de se coucher sans un mot. Rien ne semblait différent sauf peut-être leurs quatre présences en ce lieu en même temps, tout comme le partage d’un lit pour deux d’entre eux.
Au matin, alors que chacun tentait vainement de refaire surface, le maître des lieux les invita à le rejoindre dans le salon. Sur la table basse, traînait des cafés et quelques mets du petit déjeuner. Chacun se servit et attendit que le maître parle.

JACK : Je sais que nous sommes tous ici pour nous reposer et profiter de ce que la vie nous a apporté mais avant de passer à autre chose, il nous reste une étape à franchir. – il se tourne alors vers Sam – Sam, votre père m’a remis cette cassette juste avant sa mort. Il m’a demandé d’organiser une projection avec tous ceux qui vous tenait à cœur moi y compris. Je me suis dit que SG1 était ce qu’il vous fallait.

Sam acquiesça, un peu tremblante en imaginant la suite des évènements.

JACK : Cassy n’a pas pu se joindre à nous mais m’a dit qu’elle vous embrassait bien fort et vous rejoindrait d’ici peu de temps.

Un mince sourire se lisait sur les lèvres de la jeune officier mais la pâleur soudaine de son visage n’avait échappé à aucun de ses amis.
Sous prétexte de mieux voir le poste de télévision, ils se regroupèrent autour d’elle sur le même canapé. Elle leur sourit timidement, comprenant implicitement ce qu’ils voulaient exprimer par ce simple geste. Elle se sentit soulagée qu’ils agissent ainsi et elle n’eut aucun remord face à ce moment de faiblesse qui semblait l’étreindre un instant.
La neige apparut sur l’écran et Jack rejoignit bien vite ses amis sur le canapé ; le hasard lui ayant laissé une place toute chaude auprès de son second. Même si cela faisait un certain temps que Jack ne croyait plus au hasard… Il jeta un coup d’œil noir vers Daniel qui lui sourit avec ironie. Le sourire plus qu’explicite du Jaffa par contre le déstabilisa et il prit place sans faire de vacherie à son archéologue préféré.
Le visage de Jacob apparut à l’écran. Des cernes creusaient son visage. La pâleur de son teint reflétait sans retenue la gravité de son cas et l’étincelle de ses yeux semblait faiblir comme un feu mourrant dans l’âtre d’une cheminée abandonnée. Malgré cela, Jacob parvint à sourire et par la force des choses, le même apparut sur le visage des quatre spectateurs. Lorsqu’il prit la parole, sa voix ne faiblit pas et fit accélérer les battements de cœur de sa fille.

JACOB : Mes chers amis, Sam… Je suis désolé de vous faire vivre ça, de te faire vivre ça à nouveau. Crois-moi j’aurais voulu parvenir à lutter mais la guerre est perdue pour moi à présent et j’espère ne pas laisser trop de chose en suspens.

Il marqua un temps d’arrêt, comme s’il cherchait les mots justes alors que le temps jouait déjà contre lui.

JACOB : Sam… Tu as été l’étincelle de ma vie. Tu es tout ce qu’un père peut rêver pour sa fille : tu es intelligente, belle comme un cœur voire sexy selon certains membres de cette base… D’ailleurs je les changerais bien tous en bisounours ne serait-ce que pour y avoir pensé !

Jack déglutit un peu bruyamment et les trois amis ne purent s’empêcher de sourire. Même dans un moment pareil, Jacob parvenait à déstabiliser Jack avec tout l’humour dont il était capable.

JACOB : Mais ma chérie, même si tu es respectée dans toute ta perfection et même si ta carrière est rêvée et dépasse ce dont j’avais pu espérer un jour pour toi,… je ne peux m’empêcher de penser à ton bonheur. Es-tu heureuse ma chérie ? Cet homme que tu t’apprêtes à épouser – charmant ceci dit – est-il vraiment celui avec qui tu veux partager ta vie ? Fonder un foyer ? Avoir des enfants, une cuisine jaune et un chien nommé Rantanplan ? Je sais ce que tu penses : j’exagère, je pousse à l’excès mais je crois pourtant que c’est ce qu’il t’attend avec cet homme. Bien sûr tu pourras me rétorquer que beaucoup de personnes dans ce monde et dans d’autres encore vivent de cette manière et sont heureuses mais je ne suis pas sûre que ce soit cette vie qui te convienne.

Le ton était à nouveau sérieux. La mine sombre de Jacob reflétait son inquiétude à quitter ce monde en laissant sa fille indécise quant à son bonheur et son avenir.

JACOB : J’ai une opinion franche à ce sujet mais je préfère te l’adresser de vive voix si le temps me le permet. Ce n’est pas le genre de chose que je peux et dois faire par l’intermédiaire d’une cassette et encore moins devant Jack !

Le susnommé déglutit à nouveau avec difficulté. Il regrettait amèrement d’avoir écouté sa conscience qui lui avait strictement interdit de visionner cette vidéo avant tous les autres pour s’assurer que Jacob n’y disait rien de compromettant. Surtout que celui-ci lui avait demandé confession avant de partir : il voulait avoir le cœur net sur des on-dit et des impressions qu’il traînait depuis trop de temps maintenant. Jack commençait à craindre que ses secrets ne soient révélés ainsi à ses amis.

JACOB : Mon ange, je ne veux pas te faire promettre d’être heureuse, de ne pas être affectée par ma mort car ce serait un peu présomptueux et égoïste de ma part mais j’aimerais que tu reconsidères ta vie en mettant de côté toutes ces choses matérielles qui t’ont empêché de jouir pleinement de celle-ci jusqu’à maintenant. Crois-moi : la vie ne vaut pas la peine d’être vécu sans amour et sans la concrétisation de cet amour !

Des larmes perlèrent dans les yeux bleus de la jeune femme et se retrouvèrent en écho dans ceux de son père à l’écran. Il parvint à lui sourire mais ceci ne vit que renforcer la peine de Sam qui sentit les larmes lui échapper et courir lentement le long de sa joue. Sans qu’un mot ne soit prononcer et sans qu’un souffle d’air ne soit déplacé, Sam sentit une main chaude et ferme emprisonner ses doigts dans un geste rassurant et réconfortant. Elle jeta un bref regard à ses longs doigts soudés aux siens et eut soudain la sensation que ceci aurait dû faire partie du quotidien. Cette constatation lui permit de sourire à son père : il avait raison et elle allait l’écouter.

JACOB : Daniel, j’espère que vous êtes là et pas mort définitivement cette fois !

Un sourire narquois se peignit sur ses lèvres et les trois amis ne purent s’empêcher de pouffer légèrement devant la terrible vérité des faits envisagés par Jacob.

JACOB : Enfin je suppose que Oma va passer dans le coin… Je ne sais pas ce que vous lui avez fait mais je crois qu’elle vous a à la bonne, l’ancienne ! Il suffit que vous poussiez un dernier soupir pour que "Poupoupidou" elle apparaisse et vous sauve ou vous ascensionne c’est selon…

Il eut un léger rire qui rayonna un instant sur ce visage blême et malade. Daniel prit une mine offusquée tandis que ses amis se joignaient au défunt dans un rire nerveux et mécanique.

JACOB : Ne soyez pas offensé Daniel, je plaisantais. Vous êtes comme un frère pour Sam, un fils pour Jack et un modèle pour Teal’c !

Daniel jeta un coup d’œil à ses amis : Sam et Teal’c acquiescèrent tandis que Jack levait les yeux au ciel.

JACOB : Jack niera sûrement mais vous pouvez me croire sur parole, il me l’a dit en confession. Ça et plein d’autres choses mais ce n’est pas le sujet aujourd’hui !

Les trois amis se tournèrent vers leur supérieur qui avait soudain prit une attitude figée et gardait les yeux rivés à l’écran, semblant sonder leur interlocuteur d’outre-tombe et cherchant à mesurer son degré de sincérité quant à la non divulgation de ses secrets.

JACOB : Toujours est-il, cher Daniel que vous êtes un pilier de cette aventure et que beaucoup de choses n’auraient pas eu lieu sans vous et ça, je crois que tous vos amis le savent. Je tiens à ce que vous soyez le témoin du bonheur de Sam et le garant de son maintien. Ne vous inquiétez pas, je ne vous demande pas la lourde tâche de lier deux personnes qui nous sont chères… Je me chargerais de leur ouvrir les yeux et j’espère que vous les guiderez vers les bonnes décisions ! Soyez leur cœur s’ils écoutent trop leur conscience et leur juge en cas de conflit. Et pensez à vous aussi tant qu’à faire, la vie est trop courte Daniel et ce que je viens de dire à Sam vaut pour vous également. Je vous souhaite tout le bonheur que vous méritez.

Inconsciemment, Daniel hocha la tête comme pour répondre au père de son amie. Il pinça les lèvres pour contenir l’émotion qui le gagnait. Il ne voulait pas être faible devant Sam et lui apporter plus de peine qu’elle n’en avait déjà. Mais il croisa le regard de son amie et comprit qu’elle savait. Ils se sourirent et reportèrent leur attention sur l’écran.

JACOB : Teal’c, j’espère sincèrement qu’une république jaffa verra le jour d’ici peu de temps et que vous aurez un rôle ou du moins une place dans cette grande étape de l’histoire de votre peuple. Ils vous doivent tous beaucoup et j’espère qu’ils vous le rendront à sa juste valeur. Cependant, laissez-moi vous dire que je pense sincèrement que votre place est sur terre, avec les tau’ris comme vous le dites si bien, à vous battre et à apporter vos conseils et votre sagesse. Vous faîtes partie de la famille au même titre que Daniel, mon ami et je suis rassuré de savoir que Sam a un grand frère d’une telle sagesse près d’elle… Attendez, je cherche une phrase choc pour illustrez cela – il leva les yeux au ciel comme pris d’une intense réflexion – Vers l’infini et au-delà… ? Non, désolé c’est la mauvaise influence de mes petits enfants. – il rit doucement avant de reprendre un air ironiquement sérieux – Je vais faire dans le basique qui vous ressemble : Que la force soit avec vous… mon ami !

Le jaffa sourit, surpris que le général connaisse son addiction pour la série de Lucas. Il était plus sensible qu’il pensait aux ragots de couloir du SGC… enfin au moins en ce qui concernait SG1 ! Ses amis semblaient plus détendus et riaient doucement. Enfin, un peu moins pour le général O’Neill qui semblait à présent appréhender son tour. Le jaffa se demanda ce que son ami avait pu confier à Jacob Carter. Bien sûr il avait bien une vague idée en ce qui concernait la fille du général mais il semblait clair qu’O’Neill était allé bien plus loin dans la confidence. Le jaffa se promit de sonder un peu plus dans cette direction à l’avenir.

JACOB : Tournicoti-tournicota et voici les barbapapas… ou plutôt le Jack O’Neill ! Dur exercice que voilà, n’est-ce pas Jack ? Sachez que j’ai demandé à Jack de se livrer en confession à moi. Il y avait des choses dans sa vie que je voulais éclaircir avant de lui confier la lourde mission de veiller sur ma fille jusqu’à la fin des temps. J’ai appris des choses nouvelles et confirmer des doutes. Tu devrais lui parler Sam, ça te soulagerait d’un poids. Je tenais juste à ce que vous sachiez Jack, que quoi que vous pensiez, vous êtes un homme bien et vous la méritez autant qu’elle vous mérite ! Arrêtez de tergiverser et passer à l’action ! Vous êtes un homme de terrain que diable alors à l’attaque mon ami !

Jacob accompagna ses propos d’un lever de poing volontaire. Jack baissa la tête mais sourit. Il repensa à ce que Jacob lui avait dit après sa lourde confession : « Elle a besoin de vous Jack et vous avez besoin d’elle ! Arrêtez de vous torturer pour des choses que vous ne pourrez plus changer… Vivez votre vie et profitez-en. Faîtes que pour Sam, chaque jour soit unique et qu’elle est unique elle aussi à vos yeux et cela pour l’éternité… » Jack n’avait pu que sourire, un peu embarrassé mais Jacob lui avait ensuite fait comprendre qu’il n’avait pas besoin de parler : son cœur s’exprimait déjà dans son regard et il était satisfait de la réponse.
Jack serra un peu plus la main de Sam dans sa paume et en caressa le dos de son pouce. Il la sentit instantanément se détendre un peu plus.
A l’écran, Jacob leur refit des adieux et coupa la vidéo avant que son émotion ne prenne le dessus de sa raison et l’image disparut sur un Jacob ravagé par la peine.
Sam semblait lutter elle aussi contre sa peine et gardait le regard fixé sur l’écran à présent sombre. Encouragés du regard par ses deux compères, Jack, la main toujours dans celle de son second, se leva et l’entraîna dans une des chambres. Là, à l’abri des regards, il la prit dans ses bras avec toute la tendresse qu’il lui portait. Elle se raidit un peu avant de céder et de déposer dans les bras de Jack le lourd fardeau qui était alors le sien.


***

Sam se leva de son canapé avec beaucoup de difficulté. Son retour à Colorado Springs après sa « brève » mutation à la zone 51 l’avait éreinté ! Pour une fois, elle avait accepté sans rechigner les congés qu’on lui avait proposés. Et depuis hier, elle était là, sur son canapé, à broyer du noir face à ce qu’elle avait laissé derrière elle et à ce qui se préparait pour l’avenir.
Elle avait finalement décidé qu’elle resterait au maximum affalée sur son canapé et ne s’en délogerait que pour répondre à ses besoins de base. Mais c’était sans compter un impromptu qui avait décidé de venir frapper à sa porte. Ce fut donc de manière peu avenante qu’elle ouvrit à l’indésirable.

? : Sarah Connor ?
SAM : Vous faîtes erreur ! Ici il n’y a que la pauvre âme de Samantha Carter.
? : Ah ! Et bien ça m’arrange en fait parce que je cherchais exactement une Samantha Carter !
SAM : Ah non ! Je vous contredis, monsieur. Il y a un instant, vous réclamiez une certaine Sarah Connor !!! J’en suis formelle !
? : On s’en fiche Sam, ça fait trop longtemps que je t’ai pas vu !

Et sur ces mots, l’homme se jeta sur ses lèvres tentant d’étouffer les reproches de la jeune femme derrière la passion de son baiser. Un rire cristallin raisonna contre sa bouche alors que Samantha chassait sa grise mine au fin fond de son subconscient. Puis regardant l’homme dans les yeux et lui renvoyant toute la passion qu’il venait de lui faire partager dans son regard, elle murmura :

SAM : Et bien en vérité, ça tombe plutôt bien parce que moi, c’était un Jack O’Neill qu’il me fallait !
JACK : Voyez-vous ça !

D’un geste souple, il la souleva et la maintint dans ses bras tandis que ses pas l’entraînaient malgré lui vers la chambre à coucher de celle qui était depuis peu la femme de sa vie, après de longues années à n’être que la femme de ses rêves.

Fin

Rah, j'adore cette fic ...

Excellent !!! J'adore Bravo

Rohhh la zoli fic j'adore ^^, je serais prète à dire "encore, encore encore!!"

Merci, ravie qu'elle vous ait plus !